Publication de la Lettre annuelle de l'Observatoire national des violences faites aux femmes
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Pour agir efficacement contre toutes les formes de violences au sein du couple et plus généralement contre toutes les violences sexistes et sexuelles mais aussi évaluer l’efficacité des réponses données, il est nécessaire d’avoir une connaissance précise de leur ampleur, de leur nature et des suites judiciaires qui leur sont données. C’est le rôle de l'Observatoire national des violences faites aux femmes hébergé par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) qui travaille à harmoniser, analyser et diffuser les données issues de la statistique publique mais aussi des enquêtes de victimation en population générale. Son rôle est aussi d’animer les observatoires territoriaux des violences faites aux femmes.
La Miprof publie ce mardi 5 mars sa Lettre annuelle avec l’analyse des données disponibles en France sur les violences au sein du couple et les violences sexuelles pour l’année 2022.
Cette édition de la Lettre s’appuie notamment sur l’enquête statistique nationale « Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS), conduite par le SSMSI (Service statistique ministériel de la sécurité intérieure) à partir de 2022 sur un échantillon d’environ 200 000 personnes et dont les résultats ont été publiés en décembre 2023.
Les données issues de cette enquête apportent un éclairage précieux sur les perceptions des personnes victimes de violences au sein de leur couple et les personnes victimes de violences sexistes ou sexuelles dans toutes les sphères de la société. La Lettre met en perspective et complète ces éléments avec les données administratives des ministères de la Justice et de l’Intérieur pour l’année 2022 et celles du 3919. Ces dernières confirment la prévalence des violences faites aux femmes et l’augmentation du nombre de victimes dénonçant des violences sexuelles, en lien avec un mouvement continu de libération de la parole et de l'écoute. Pour autant, le nombre de plaintes déposées par les femmes victimes reste encore insuffisant malgré une augmentation sensible.
En 2022, 118 femmes sont décédées à la suite de violences conjugales et 267 femmes ont été victimes d’une tentative de féminicide. Tous les trois jours, une femme a été victime de féminicide par son (ex-)conjoint et, pour un tiers, ces victimes avaient déjà connu une forme de violences au sein du couple.
Au total, les forces de sécurité ont enregistré près de 240 000 femmes victimes de violences commises par leur (ex-)partenaire (+14 % par rapport à 2021) et 87 000 femmes victimes de violences sexuelles en France (+13 % par rapport à 2021).
En regard de ces données, selon l’enquête VRS, 321 000 femmes déclarent avoir subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques ou verbales de la part de leur (ex-) conjoint et 217 000 femmes, avoir été victimes de viols, tentatives de viol ou agressions sexuelles.
15 % des victimes de violences au sein de leur couple déclarent avoir déposé plainte. Ce pourcentage tombe à 6 % pour les victimes de violences sexuelles (au sein du couple et hors du couple).
Plus de 117 000 mis en cause ont été impliqués dans des affaires de violences au sein du couple traitées par les parquets en 2022. Les hommes représentent 87 % de ces mis en cause.
Sur 37 800 personnes condamnées en 2022 pour des violences au sein du couple, 94% étaient des hommes.
Près de 50 000 personnes ont été mises en cause dans des affaires de violences sexuelles (hors couple) traitées par les parquets en 2022. 7 500 personnes ont été condamnée, 99 % étaient des hommes.
Enfin, plus d’une victime sur deux de violences sexuelles est mineure, parmi elles, 83 % sont des filles.
Lire la Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes.