S'engager pour une plus grande visibilité des femmes dans le sport

Rencontre avec Claire Germain, entraîneur de l’équipe féminine Le Mans FC

Publié le | Temps de lecture : 2 minutes

Claire Germain

Quel est votre parcours sportif ?

J’ai commencé à jouer au foot il y a 25 ans dans un club local. À l’époque, il n’y avait pas d’équipe féminine. J’ai donc joué dans une équipe mixte jusqu’à l’âge de 15 ans. Puis, mon entraineur m’a dit que je ne pouvais plus faire partie de l’équipe. Mon choix était simple : arrêter le foot ou intégrer une équipe féminine dans un autre club. Le plus prôche était à 15 km de chez moi et mes parents ne pouvaient pas m’accompagner. Grâce à un bénévole disposé à m’y conduire, j’ai continué à jouer dans un club du Loiret. Aujourd’hui, j’entraine l’équipe féminine du Mans FC, qui évolue en D2.

Quelle sont vos expériences en matière de mixité et d’égalité femmes-hommes ?

Quand j’étais plus jeune, j’avais droit à des remarques du genre : « Pourquoi tu fais du foot, c’est pour les garçons ! ». Jouer avec des garçons a certainement forgé mon caractère. Il a fallu supporter le regard des autres, les réflexions misogynes ou désagréables lors des matchs. Je dois reconnaître que la situation a beaucoup évolué en 25 ans. Aujourd’hui, mon premier club a une équipe de filles.

Au Mans FC, nous sommes plutôt en avance sur le sujet. À mes débuts dans le club, nos équipes jeunes féminines évoluaient encore au sein du championnat masculin. À présent, nous avons des équipes filles dans toutes les catégories. Et dans le département de la Sarthe, il existe un championnat exclusivement féminin. Depuis 5-6 ans, le plan de féminisation de la Fédération française de football et la médiatisation du foot féminin ont permis d’élargir l’offre pour les filles et désacraliser le foot masculin.

Quelles sont vos engagements en matière d’égalité femmes-hommes ?

Je suis toujours motivée pour défendre le football féminin, et au travers du football, le sport au féminin. Les problématiques sont les mêmes pour l’ensemble des sports collectifs. Il faut œuvrer à la médiatisation du sport féminin, et c’est ce que je compte faire au sein de la Conférence permanente du sport au féminin. Nous devons aussi aider les clubs à s’organiser pour être en capacité d’accueillir les jeunes filles. J’aimerais que dans 10 ans tous les clubs de foot aient une équipe féminine.